A l'initiative de la Municipalité de Liebvillers, la cérémonie à la mémoire des événements du 19 août 1944 a eu lieu à 11H suivie du vin d'honneur en présence de (du) :

• président et du porte-drapeau des Anciens Combattants de Saint-Hippolyte,
• Mr Vuillemin, président de la Communauté de communes du Pays de Maîche,
• commandant de la brigade de gendarmerie de Saint-Hippolyte
• Mr Marcel Anthoine représentant l'Ordre National du Mérite
• lieutenant-colonel Guy Baguerey
• fils d’Alphonse Thierry, un des maquisards arrêté le 19 août 1944, déporté rentré
• Mme Madeleine Rose, témoin de l'arrestation
• Mme Gertrude Bourquin, maire honoraire
• conseil municipal et de la population.   

Après le dépôt de gerbe par deux enfants du village, Mme Catherine Racine, maire, rappelle l'importance de la mémoire, puis retrace avec précision les événements de 1944 dans sa commune.

Le 18 août 1944, des mouvements inhabituels avaient lieu sur la route Pont-de-Roide / Saint Hippolyte : piétons, cyclistes, couples en route pour le maquis. Cette agitation n'a pas échappé à l'occupant.

Le 19 août, la patrouille allemande qui assure quotidiennement la liaison avec Maîche, de Nadan monte à Liebvillers et surprend des maquisards venus en corvée d'eau au village.

6 sont interceptés et attachés à des pruniers. L’un d’eux (un FM dans le dos) guide les Allemands vers le camp où les occupants se dispersent.

La patrouille surprend un groupe de 25 maquisards vers 15h sur le plateau de Montécheroux ; ils ne sont pas armés : Pierre Tissot est tué, 3 fuyards sont arrêtés.

Les assaillants réquisitionnent un camion civil pour transporter les prisonniers et quittent le village. En redescendant vers Nadan, le camion croise un nouveau groupe. Cinq maquisards sont arrêtés et rejoignent les autres prisonniers.

Le retour vers Noirefontaine est mouvementé, le convoi intercepte des résistants de Montbéliard qui montent au maquis. Au cours du combat, Charles Ribolzi est tué en s'échappant dans le Doubs et 4 nouveaux prisonniers sont capturés.

Au cours de cette journée du 19 août, le maquis perd deux tués et 20 prisonniers dont la moitié mourra en déportation. 

Guy Baguerey  

* Source historique : ouvrages de Jean-Pierre Marandin