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Notre association à Glainans pour commémorer la libération du Pays de Clerval

Le samedi 2 septembre 2023 à 17h00, plusieurs représentants de l’association Mémoire et Souvenir de la Résistance du Pays de Montbéliard et du Lomont, dont son Président le lieutenant-colonel (er) Guy Baguerey et le Vice-Président Marcel Anthoine, ainsi que deux Porte-Drapeaux Madame Raymonde Mathieu et Monsieur Gérard Schneuwly, s’étaient retrouvés au Mémorial de Glainans pour honorer le 79ème anniversaire de la libération d’Anteuil, à l’invitation de la municipalité et de l’Union Nationale des Combattants.

Cet imposant lieu de mémoire nous accueillait sous un ardent soleil. Il rend hommage aux victimes des âpres combats de début septembre 1944 qui se sont déroulés en ces lieux, entre des combattants des Forces Françaises Libres, de la Résistance et des troupes allemandes très offensives et bien décidées à ne rien céder. Ici, perdront la vie, Henri Meyer, Jean Clévenot et Robert Seguin, le père de Philippe Seguin. Cette commémoration était présidée par Monsieur Gérard Jouillerot, Maire d'Anteuil. La conduite du cérémonial revenait à Monsieur Jean-Louis Brugger, le fondateur du musée de la Mémoire et de la Paix du Pays de Clerval. Madame Agnès Chevalier, la Présidente de l’Union Nationale des Combattants du Pays de Clerval, avait la tâche de retracer ces événements tragiques.

En amont et en aval du monument, la gendarmerie veillait au ralentissement de la circulation sur cette départementale 31 qui mène au col de Ferrière, pour sécuriser la cérémonie qui se déroulait en bord de route. Dès 16h, un public nombreux convergeait déjà vers le lieu de la commémoration, invités et visiteurs, porte-drapeaux, musiciens, pompiers, officiels, élus, membres des associations patriotique, habitants. De nombreux véhicules se rangeaient dans la pâture qui jouxtait le mémorial. 

Nous relèverons en particulier une importante représentation de personnalités et d’élus :

Madame Sylvie Sifferman Sous-Préfète de Montbéliard,

Monsieur Nicolas Pacquot Député du Doubs et Monsieur Marcel Bonnot Député honoraire,

Madame Marie-Paule Brand conseillère départementale,

Madame Françoise Schneuwly pour l’Ordre National du Mérite,

le Major Serge Nicod Chef de la Compagnies de Brigades de l’Isle-sur-le-Doubs, ainsi que de nombreux Maires du secteur.

On notera également la présence de Monsieur Didier Grenot représentant le Souvenir Français de Sancey - Belleherbe, et de nombreux Porte-drapeaux du Pays de Clerval, de Sancey – Belleherbe et du Pays de Montbéliard. Les parties musicales étaient assurées magistralement par les musiciens des fanfares de Pays de Clerval et de Sancey.

Après le cérémonial de la Montée des couleurs assurées par Monsieur Jean-Louis Brugger, le mot d’accueil était prononcé par Monsieur Gérard Jouillerot, Maire d'Anteuil, devant une assemblée attentive et recueillie.  

« Mesdames, Messieurs, je voudrais exprimer mes chaleureux mots de bienvenue à nos honorables invités. A Madame la sous-préfète Sylvie Siffermann ; Monsieur Nicolas Pacaud, notre député du Doubs ; Monsieur Marcel Bonnot, ancien député, un fidèle de la commémoration à Glainans. Nos élus, Madame la conseillère départementale Marie-Paule Brand. La gendarmerie représentée par le major Serge Nicod. Les associations patriotiques et leurs porte-drapeaux : l’Union des Anciens Combattants du Pays de Clerval et sa Présidente Agnès Chevalier ; l’Union des Anciens Combattants du secteur de Sancey et son Président Claude Marguet ; Le Souvenir Français du secteur Belleherbe – Sancey et son Président Jean-Pierre Grenot. Les sapeur-pompier des centres de secours du pays de Clerval et Sancey réunis, ainsi que les harmonies musicales du Pays de Clerval et Sancey.

Mesdames et Messieurs.

Après trois années d'arrêt suite à la pandémie qui nous a affectés, la municipalité a souhaité renouveler cette cérémonie de commémoration au Mémorial de Glainans. Grâce au soutien des communes, des organisations patriotiques, région et département, ce monument a été élevé à l’emplacement où Robert Seguin, soldat de l'armée d'Afrique fut tué dans une embuscade allemande. Il rappelle la mémoire des combattants morts en 1944 sur le sol de l'ancien canton de Clerval. C'est Monsieur Philippe Seguin, fils de Robert Séguin, qui fut président de l'Assemblée nationale, qui avait inauguré ce Mémorial en septembre 1994.

En relançant cette commémoration, nous aurons une pensée particulière pour Charles Courgey décédé en 2022, qui fut l’inspirateur de ce site et le protecteur du lieu pendant toutes ces années.

Notre cérémonie est aussi empreinte d'une tristesse partagée avec nos amis du secteur de Sancey, suite au décès subit de notre ami Gustave Mougey, fidèle lui aussi de ces moments de mémoire.

A Charles et Gustave, nous leurs dédions cette cérémonie.

Au-delà de la reconnaissance que nous témoignons à ces hommes et femmes qui ont donné leur vie pour nous garantir la liberté, ces manifestations patriotiques permettent de resserrer les liens d'amitié. A la lecture des morts inscrits sur ce Mémorial, on ne peut que s’incliner et s’imprégner de la solidarité qui émergea de ces hommes venus aussi d'ailleurs pour gagner notre liberté.

Merci de votre attention.

La parole a été ensuite passée à Madame Agnès Chevalier, Président de l’UNC du Pays de Clerval, qui relate les faits historiques. « Débarqué de "l’Eastern prince" le 17 août 1944 dans la rade de St Tropez, le 3ème Régiment de Spahis Algériens de Reconnaissance, aux ordres du Colonel Bonjour, revient d’une longue et intense période de combats en Tunisie et Italie. Le jour tant attendu est enfin arrivé. Libérer le cher pays du joug des Allemands. C’est un régiment aguerri, endurci et déterminé, qui pose ses pieds sur cette terre française. Et l’accueil, qui lui est fait, est à la hauteur de l’attente de sa population. Après de nombreux combats libératoires dans le sud et une chevauchée de 850 kilomètres en huit jours, le régiment arrive en Franche-Comté avec pour objectif la libération de l’Alsace et l’entrée en Allemagne. Mais la barrière naturelle, que représente le Lomont, est défendue fermement par la 12ème Panzer Division. Je vais maintenant vous conter les événements du 07 septembre 1944.

« Alors que les 2ème et 4ème escadrons du régiment sont stoppés par la résistance de Pont de Roide, le 3ème escadron aux ordres du capitaine de Quénetain essaie d’atteindre Glainans. Le point d’appui, installé dans les bois du Col de Ferrières est toujours en place et les Allemands n’ont plus tenté d’action offensive pendant la nuit. Aussi, dans la matinée, le capitaine se décide à découpler des pelotons en reconnaissance. Le premier peloton de l’Aspirant Clévenot ira vérifier le contact sur Tournedoz tandis que le troisième peloton du sous-lieutenant Ragon tâtera le village de Glainans. Clévenot s’approche sans incident de Tournedoz et l’occupe, les Allemands n’y étant pas. Installé à un bon observatoire, l’Aspirant Clévenot regarde avant de pousser plus loin ; Il voit alors défiler sur la route de Pont de Roide à Clerval de nombreux véhicules blindés ainsi que des chars, identifiés comme étant des « Panther » et entrant dans le village de Glainans. Au même instant, des fantassins allemands se dirigent sur Tournedoz. Ne se sentant pas suffisamment fort, Clévenot se replie sur les bois du Col de Ferrières.

Pendant ce temps, le peloton Ragon s’est heurté à une barricade sur la route de Glainans. Sans hésiter, le sous-lieutenant Ragon fait amorcer un large mouvement tournant pour se rapprocher du village par les champs. Mais soudain, il aperçoit des chars « Panther » aux lisières de l’agglomération. Il s’arrête et observe. Oui les Allemands sont bien là et veulent s’installer dans le village. Mieux, de petits blindés sortent de Glainans et se dirigent vers le Col de Ferrières par la route. Ragon n’a plus qu’à faire demi-tour, mais, dans les champs de terre lourde, les scout-cars patinent et s’embourbent. Il faut s’aider mutuellement et les secondes semblent longues avec les chars ennemis qui se rapprochent. Ragon lance un appel radio pour demander de l’aide. Un M5 arrive, accroche son véhicule puis le tracte dégageant ainsi la route et le sauvant d’un mauvais pas. Ragon peut reprendre son repli poursuivi par les mitrailleuses allemandes. Devant ces renseignements, le capitaine de Quénetain décide de monter une attaque mixte blindés-fantassins sur le village de Glainans dans l’après-midi. Ragon et Clevenot ont compris que cette action est vouée à l’échec par la présence des « Panther ». Aussi refusent-ils tout net de repartir en véhicule. S’ils y retournent, ce sera à pied. Seulement, les fantassins n’avanceront pas sans blindés pour les couvrir. Il en faut donc un à tout prix même s’il ne doit pas en revenir. Alors l’aspirant Capdaspe, chef du 3ème peloton du 1er escadron de chars légers se dévoue. Il marchera en tête sur la route de Glainans. Et Clévenot fera de même sur la route de Tournedoz. Tous deux sont certains d’aller à la mort.

L’offensive démarre au début de l’après-midi. Sur la route de Glainans, Capdaspe marche en tête, suivi par un destroyer, puis par le char de Bernard. Autour d’eux, le peloton Ragon à pied et une section du 4ème Régiment de Tirailleurs Tunisiens dont le chef, l’aspirant Robert Seguin, marche à côté du char. Sans incidents, le détachement arrive à la lisière des bois, puis, dépassant le point atteint le matin par Ragon, s’approche de Glainans. Maintenant tout près de l’objectif, le chef de char s’arrête derrière un buisson pour observer. C’est alors que le drame se joue. Une dégelée d’obus arrive sur le groupement d’attaque forçant les hommes à se coucher et à chercher le moindre abri. Un explosif éclate sur le char de Capdaspe, tuant le conducteur Meyer, qui avait la tête hors du blindage. En même temps, un obus perforant troue le masque du canon, traverse la tourelle entre Capdaspe et son tireur Di Leonardo. Les deux hommes jaillissent hors de leur engin, tous deux légèrement blessés. Les mitrailleuses allemandes entrent en action. Sous les rafales, le chef de char court côte à côte avec l’aspirant des Tirailleurs, pour chercher un abri. Capdaspe se relève bientôt et repart seul, l’aspirant des Tirailleurs est couché pour toujours.

Du côté de Clévenot, le même drame se joue. Dès son débouché, le peloton est pris sous un feu d’enfer. Les obus arrivent de tous côtés. L’aspirant ordonne de stopper et de chercher un abri sous les couverts. Son scout-car, arrêté pour observer d’où vient le tir, ne démarre plus. Le conducteur Gimenez saute à terre pour mettre en route à la manivelle, tandis que la jeep du maréchal des logis Chabot, conduite par le spahi Lemaire, vient voir ce qu’il se passe. Au moment où le moteur repart, un obus éclate dans l’arbre sous lequel se trouve le scout-car, enveloppant tout le monde dans un tourbillon de flamme et de fumée noire. Des plaintes se font entendre. Les spahis Pacifico, Atlan, Defrenois hurlent de douleurs. L’aspirant Clévenot, qui venait de quitter son siège, s’est effondré sur la route, sans un cri. Malgré la promptitude des secours, il est déjà trop tard. Le petit Clévenot ne reverra jamais le ciel d’Afrique.

Les éléments d’attaque, durement éprouvés, sont bientôt obligés de se replier tandis que les obus allemands cherchent à nouveau à entamer le point d’appui du Col de Ferrières. Vers 20 heures la situation se complique. Une fusillade intense éclate soudain dans les bois du Col de Ferrières, tout près du carrefour. Les Allemands sont arrivés à se glisser sans se faire voir jusqu’à quelques mètres de nos postes. Un combat violent s’engage à bout portant. Un Dodge des Tirailleurs brûle, ses munitions sautent, ajoutant encore à la confusion. Les Allemands ont amené deux compagnies avec des engins d’accompagnement, un canon automatique de 20 mm tire à vue directe sur nos voitures. Le scout-car du Chef Garcia reçoit un obus dans une roue. Le M8 du peloton Clévenot comme à brûler. Le maréchal des logis Barres se précipite, déclenche les extincteurs et réussit à maîtriser l’incendie. Les Allemands ont été finalement repoussés avec de lourdes pertes et ont abandonné un important matériel, dont leur canon de 20 mm. Ils ont été à deux doigts d’enfoncer la position. Le calme suivant cette échauffourée permet à chacun de se remettre de ses émotions. Et la nuit enfin silencieuse tombe sur les bois du Col de Ferrières. Douloureusement, pieusement, les hommes du 3ème escadron montent la dernière garde d’honneur autour du corps de l’Aspirant Clévenot. »

Ce texte est extrait du livre intitulé « Panache rouge » écrit par le lieutenant-colonel Lassale en 1969 et retraçant « l’Historique du 3ème Régiment de Spahis Algériens de reconnaissance Deuxième partie concernant la campagne de France et d’Allemagne 1944-1945 ».

L'exposé des faits historiques achevé, Monsieur Nicolas Pacquot, Député du Doubs, s'est adressé à l'auditoire en ces termes :

« C'est un honneur d'être ici aujourd'hui pour célébrer le 79ème anniversaire de la libération d’Anteuil. C'est un jour où nous nous souvenons et rendons hommage aux héros, qui se sont sacrifiés pour notre liberté, et la paix. Le mémorial de Glainans a une histoire singulière. Vous m’indiquiez, Monsieur le Maire, qu’il avait été érigé en hommage aux soldats tombés au champ d’honneur dont l’Aspirant Robert SEGUIN, combattant du 4ème régiment de tirailleurs tunisiens, et père de Philippe SEGUIN. Chacune des commémorations auxquelles j'ai participé fut différente et je me souviens de chacune d'entre elles, marquée par des moments forts de notre histoire.

Il y a près de huit décennies, Anteuil, comme l’ensemble de notre pays, a connu les moments les plus sombres de son histoire, sous le joug de l'oppression, de la tyrannie, et de la barbarie nazie. Mais, c'est aussi ici que l'esprit indomptable de la résistance s'est levé, porté par des hommes et des femmes courageux qui ont refusé de plier devant l'oppression, en donnant leurs vies.

Aujourd'hui, nous nous rassemblons pour nous rappeler les sacrifices de ceux qui ont tout donné pour notre liberté, à laquelle nous tenons si chèrement. Nous honorons les soldats qui ont combattu sur le front, les soldats de l’armée régulière françaises, les tirailleurs africains, les partisans qui ont mené la résistance, contre l’ennemi nazi. La libération d’Anteuil n'a pas seulement marqué la fin d'une période sombre, elle a aussi symbolisé la victoire de l'espoir sur le désespoir, de la solidarité sur la division, et de l’humanisme sur le nazisme. Cela nous rappelle que, la résilience humaine peut briller d'une lumière inextinguible. Ayons toujours en tête que la liberté, la tolérance, la démocratie et les droits de l'homme ne sont pas acquis une fois pour toutes. Ce sont des idéaux que nous devons constamment défendre et protéger.

Rappelons-nous également que la paix est fragile. Le monde continue de faire face à des conflits. Le risque d'une troisième guerre mondiale est bien là. À quelques centaines de kilomètres, le peuple ukrainien lutte depuis plus d’un an et demi aux assauts russes.

Nous devons continuer à pousser la communauté internationale à ne pas fléchir, à s’unir, et garder nos yeux ouverts sur ce qui se passe, non loin de nous. Le danger nationaliste est toujours là. Il se nourrit de nos peurs et de l’intolérance. Il porte la catastrophe. Notre France républicaine ne doit pas plier l’échine et laisser ce mal se répandre de nouveau.

Comme le disait le Président de la République Jacques Chirac : « ne composez jamais avec l'extrémisme, le racisme, l'antisémitisme ou le rejet de l'autre. Dans notre histoire, l'extrémisme a déjà failli nous conduire à l'abîme. C'est un poison. Il divise. Il pervertit, il détruit. Tout dans l'âme de la France dit non à l'extrémisme. » En honorant nos morts, nous nous engageons à construire un avenir où la paix et la liberté prévaudront …

Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à organiser cette belle commémoration, à Monsieur le Maire pour son invitation, mais aussi remercier les associations patriotiques et les anciens combattants qui font perpétuer la Mémoire. En nous souvenant de notre histoire, nous renforçons notre détermination à préserver les valeurs qui font de notre société un lieu de liberté, de justice, de tolérance, de dignité pour tous, et à préserver la paix. Que cette journée nous inspire à être des citoyens engagés et à travailler ensemble pour un avenir meilleur, en nous rappelant toujours que la liberté est un droit précieux qui doit être défendu à tout prix.

Je vous remercie. Vive la République, et vive la France. »

Les interventions se sont achevées avec celle de Mme Sylvie SIFFERMAN, Sous-Préfète de Montbéliard : « Mesdames et Messieurs les parlementaires, Madame la représentante du Conseil départemental, Mesdames et Messieurs les maires, Mesdames et Messieurs les représentants d'associations patriotiques, de mémoire et d'anciens combattants,

Mesdames et Messieurs, Au lendemain du 6 juin 1944, la nouvelle du débarquement allié en Normandie se répand en France. Après quatre longues années d'occupation, les habitants du pays de Clerval et de Franche-Comté, à 600 km des plages du débarquement, doivent s'armer de patience. Les armées anglo-américaines se heurtent à la résistance des Allemands. Leur avancée est lente, difficile et meurtrière.

A la mi-août, la libération de l'Est de la France semble encore lointaine quand un nouvel événement change la donne : le débarquement en Provence, le 15 août 1944, d'une coalition réunissant la 7e Armée US du général Patch et la future Première Armée française commandée par le général de Lattre de Tassigny. La Provence est libérée en deux semaines, Lyon le 03 septembre, Bourg en Bresse et Lons le Saunier le lendemain. Tandis que l’armée américaine se dirige vers Baumes les Dames et Clerval, l’armée française, épaulée des forces françaises intérieures, se dirige vers Valdahon, Morteau, Maîche et Saint Hippolyte puis Clerval. Nous voici réunis pour commémorer le 79ème anniversaire de la Libération de Clerval, fruit de l’action héroïque de la Résistance comtoise.

Au cours de l'été 1944, à Clerval et aux alentours, des groupes clandestins se sont investis dans des actions destinées à freiner les déplacements des troupes ennemies. Fin août et début septembre, les Clervalois assistent au passage ininterrompu de convois allemands roulant vers Belfort : le commandement allemand a donné l'ordre de repli à toutes ses troupes.

Ainsi convergent vers la Franche-Comté des dizaines de milliers d'hommes et un flot de véhicules dont une grande partie emprunte la route qui traverse le Doubs à Clerval. Le 13 septembre 1944, le moment du bilan de la situation. Cinq jours après le départ des Allemands, Clerval est meurtrie mais soulagée. Une cinquantaine de bâtiments ont été endommagés. Cependant la population se sent miraculeusement épargnée. Les combats et les bombardements n'ont fait aucune victime civile.

Cette période de l’Histoire que nous commémorons aujourd’hui s’éloigne inéluctablement. Nous sommes nombreux ici à ne pas avoir connu la guerre, sinon par les récits qu’ont pu nous en faire nos parents, nos grands-parents, et par notre curiosité, nos lectures, notre souci de connaître le passé de la France. Il est essentiel que l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale puisse continuer à être transmise de génération en génération. Il s’agit de saisir la portée des événements historiques pour en tirer des leçons pour l’avenir. C’est pourquoi aujourd’hui, avec les élus et les représentants des associations des anciens combattants avec vous tous, ensemble, nous partageons notre histoire collective et considérons l'importance d'y associer les jeunes générations.

Commémorer c’est se rappeler que la République a traversé des épreuves et qu’elle a su se relever grâce au courage et aux convictions de ceux qui se sont battus pour elle. Commémorer c’est aussi se rappeler que la liberté et la paix ne sont jamais définitivement acquises, comme le rappelle malheureusement le conflit qui se déroule actuellement aux portes de l’Europe.

Nous témoignons notre reconnaissance à tous ceux qui, encore aujourd’hui, nous protègent et défendent nos idéaux en portant l’uniforme français au sein de nos armées et de nos forces de sécurité intérieure. Le sens de l’acte de commémoration, est de rappeler les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité pour lesquelles des hommes et des femmes ont choisi de se battre. Des valeurs que devons à notre tour défendre de transmettre. Vive la République ! Vive la France ! »

Au terme des prises de parole, Monsieur Jean-Louis Brugger enchaina le cérémonial en lançant et accompagnant le traditionnel hommage aux Morts, qui a débuté par le dépôt de six gerbes le long du monument, celle de la Sous-Préfecture de Montbéliard par Madame Sylvie Sifferman, de Monsieur Nicolas Pacquot Député du Doubs en présence de Monsieur Jouillerot, de la Mairie du Pays de Clerval par Monsieur Georges Garnier, de l'Union Nationale des Combattants de Pays de Clerval par Madame Agnès Chevalier, de l'Union Nationale des Combattants de Sancey-Belleherbe par Monsieur Claude Marguet et enfin celle de la Mairie d'Anteuil par Monsieur Gérard Jouillerot. Le rituel terminé, le cérémonial aux Morts se poursuivait avec une poignante "Minute de silence", interrompue par "une Marseillaise", parfaitement interprétée par une belle formation musicale aux ordres du maître de cérémonie.

La cérémonie touchait à sa fin et Monsieur Gérard Jouillerot, Maire d'Anteuil, s'adressait une dernière fois au public nombreux pour exprimer ses sincères remerciements aux organisateurs de la commémoration et à toutes les personnes présentes qui se sont jointes à cet hommage.

Avant de clore le cérémonial, les autorités et les présents étaient invités à saluer les Porte-Drapeaux, avant de rejoindre la petite salle des rencontres d'Anteuil pour participer au vin d'honneur organisé par la municipalité. Un grand bravo et encore merci pour cette invitation de la part de membres de Mémoire et Souvenir de la Réistance du Pays de Montbéliard et du Lomont.

Date de dernière mise à jour : 01/11/2023