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Hommage à Paulette...

Madame Paulette Guyon, née Thiébaut, est décédée le 15 novembre 2019, à l'âge de 95 ans.

La cérémonie religieuse de ses obsèques s'est déroulée le 20 novembre à Strasbourg. Selon ses dernières volontés, l'urne funéraire contenant ses cendres a été inhumée au cimetière de Fêche-l'Église le samedi 23 novembre à 11 heure, dans une sépulture familiale.

Femme combattante sous l'occupation allemande, son action a fait l'objet d'une publication dans le Magazine du Canton d'Audincourt, rédigée par Jean-Pierre Marandin (historien et professeur agrégé de l'université) présentant Paulette Thiébaud comme un remarquable exemple de la place déterminante de l'engagement féminin au sein des mouvements de la résistance. 

Lien vers la publication de Jean-Pierre Marandin

C'est en reconnaissance pour son parcours exemplaire fait de courage et de détermination, que les représentants de l'association "Mémoire et Souvenir de la Résistance du Pays de Montbéliard et du Lomont" et les portes drapeaux des associations patriotiques locales, ont tenu à rendre hommage à Paulette Guyon en l'accompagnant jusqu'à dernière demeure.

Un moment fort de la cérémonie : le vibrant discours du Lieutenant-Colonel Guy Baguerey Président de "Mémoire et Souvenir de la Résistance du Pays de Montbéliard et du Lomont" à Paulette...

"C'est avec un grand respect et une vive émotion, qu'aux noms des Combattants et Résistants, je m'incline devant les cendres de notre camarade et amie : Paulette Thiébaut, épouse Guyon.

En 1940, vous avez 16 ans. Vous vivez dans votre famille catholique, à la gendarmerie de Montbéliard, où votre père Marcel est en poste. A 18 ans, vous êtes secrétaire au service social, où vous côtoyez toute la jeunesse résistante du secteur et assistez aux réunions clandestines. En juin 1944, la résistance se structure et vous entrez dans le groupe de résistance créé sur Montbéliard, fort de 100 patriotes et 27 femmes.

Le 7 juin, sur ordre de votre chef, vous transportez un sac tyrolien vers un point indiqué dans la nature. Sur le lieu de livraison, vous avez la surprise d'être accueillie par votre père et de constater que vous venez de transporter son arme de service avec ses munitions. Permettez-moi au passage de ce récit, de saluer la mémoire patriotique et résistante de votre père Marcel Thiébaut. Vous Paulette, durant tout l'été 44, au sein des 27 filles de votre groupe, vous assurez des missions de renseignements sur l'ennemi et de temps en temps, vous transportez dans les sacoches de votre vélo, révolvers, grenades, balles, bâtons de dynamite et de plastiques, ceux-ci destinés aux saboteurs.

Vous participez aussi à la saisie de 7 camions allemands livrés au maquis du Lomont et au vol de 90 paires de chaussures au commissariat de Montbéliard.

Les 6 et 20 septembre 1944, vous échappez à deux rafles, et après, vous vivez cachée jusqu'à la libération du 17 novembre 1944. Le 6 janvier 1945, vous vous engagez pour la durée de la guerre contre l'Allemagne dans le service social de la première armée française, pour continuer le combat en Allemagne, avant d'être démobilisée en juillet 1946.

Paulette Guyon, au moment de vous quitter, nous vous remercions pour votre fidélité patriotique à notre association de mémoire. Nous sommes fiers, de votre courage, de votre patriotisme et de vos services pour la France. C'est en témoignage officiel de reconnaissance que le drapeau tricolore recouvre votre urne et que nos drapeaux reposent sur vos cendres, accompagnant vos derniers instants. Vos camarades et amis anciens combattants, résistants, vous disent : Merci et Adieu."

Après la prise de parole, les drapeaux s'inclinent sur l'urne funéraire contenant les cendres de Paulette, en respect pour son remarquable parcours de résistante française.

La cérémonie s'est achevée par les remerciements aux portes-drapeaux et les salutations partagées entre les participants.

Date de dernière mise à jour : 17/06/2020