Dimanche 14 septembre 2025 - Célébration du 81ème anniversaire de la victoire du maquis du Lomont : Préambule
Ce dimanche 14 septembre a été pour nous un jour solennel, qui nous a rassemblés une nouvelle fois au Lomont pour commémorer le 81ème anniversaire de la victoire du maquis. Cette cérémonie est le point d'orgue de nos actions de mémoire et un hommage vibrant aux 76 maquisards Morts pour la France dont le sacrifice nous a donné la liberté. Après le décès de nos anciens présidents, le lieutenant-colonel Baguerey et Marcel Anthoine, cette année encore pour la seconde fois, la manifestation revêtait une signification particulière, tout d’abord parce que nous voulions être encore une fois à la hauteur des attentes de l’événement, mais aussi parce que la présence de M. le préfet du Doubs nous avait été confirmée, et que nous voulions que tout soit parfait. Il y avait encore des personnes qui doutaient de notre capacité à poursuivre le chemin tracé par le colonel. La flamme du souvenir pouvait vaciller. Mais comme nous l’avions déjà démontré en 2004, il fallait confirmer en 2025, car au sein de notre association, chacun avait refusé de céder au découragement, et nous avons fait le choix de la force, de l'unité et du devoir de mémoire.


Effectivement, chacun, avec son engagement et ses compétences, a pris part à l'organisation de cette cérémonie. Du travail administratif à la sécurité, de la communication au respect du protocole, de la lecture des noms des héros à la montée des couleurs, ce succès est avant tout le fruit d'un travail d'équipe exceptionnel. L'élaboration du cérémonial, partagée avec les autorités militaires, a été menée avec passion par Jean-Marie Ali et Jean-Pierre Marandin. Jean-Marie, en tant que Maître de Cérémonie, a mené le cérémonial en parfaite synchronisation avec la cheffe du piquet d’honneur militaire. Jean-Pierre, en tant qu’historien, a peaufiné une synthèse de l’histoire du Lomont, qui a été très appréciée par notamment un jeune public qui, en fait, méconnaissait souvent le sujet. Catherine et Serge Druet, avec Patrick Herrcher se sont vus confiés la signalisation de la manifestation. La sécurité a été pilotée par Pierre Hauthal, assisté de Bernard Sallières, Françoise Palazzini, Serge Druet, et un ami. Le souvenir du résistant Bernard Laval a été porté par le témoignage de sa fille Christine Bisoffi et de ses petits-enfants. Anne-Marie Gamba, avec le soutien de son fils Olivier, a lu les noms des Morts pour la France. Bernard Piernavieja et Raymond Pépier, qui représentait aussi les officiers de réserve du Pays de Montbéliard, ont géré les gerbes. Et Catherine Druet, Patrick Herrcher, Michel Bouvrot, et notre plus jeune, Ronan Choulet, ont porté haut les couleurs de la France. Le fondateur de l'association, Jean-Pierre Marandin, et le nouveau président, Jean-Claude Dupré, ont assuré l'accueil des autorités, Jean-Claude ayant aussi la tâche de déposer la gerbe de notre association. Cet engagement collectif a été tout simplement remarquable. Cette cérémonie n'est pas seulement un acte de souvenir, elle est une preuve vivante que la mémoire de la Résistance continue d'être notre ciment. Elle démontre que même dans l'adversité, notre association peut rester forte, vivante, et plus que jamais dévouée à sa mission. C’est ce que nous sommes en train de démontrer. Il nous reste à poursuivre la tâche.

La cérémonie
Ce dimanche 14 septembre 2025 devant le grand monument du Lomont, au passage de la douleur, avec une météo plutôt clémente, les membres de l’association se retrouvaient dès 14h pour installer le dispositif de sécurité Vigipirate et pour accueillir les premiers participants. Progressivement les acteurs du cérémonial se mettaient en place, avec l’arrivée de nombreux porte-drapeaux, qui seront en définitive quarante-quatre, ce qui est un chiffre très important, il y en avait trente l’année dernière. Puis l’arrivée des personnels du service technique de la mairie de Mandeure en charge de la logistique de la cérémonie, des militaires, des gendarmes, des sauveteurs du poste de secours, des musiciens de la fanfare de la vigilante d’Audincourt, sachant qu’à 16h, le personnel de la DDE venait fermer les accès routiers. En parallèle, de nombreuses personnes rejoignaient l’espace mémoriel, des élus, des autorités, des représentants des associations patriotiques et autres, des familles de maquisards et de citoyens désireux de rendre hommage aux résistants du maquis du Lomont. Vers 16h30, le piquet d’honneur prenait position sur la gauche du monument. Un peu plus tard, Jean-Marie Ali, le Maître de cérémonie, en compagnie du lieutenant-colonel Jean-Marie Bézard, qui présidait le volet militaire de la cérémonie, vérifiait le déroulé du cérémonial avec la cheffe du piquet d’honneur. C’était aussi le moment pour Jean-Marie Ali d’annoncer le premier appel à la vigilance du plan Vigipirate, alors que les autorités présentes se rangeaient au pied du grand escalier dans le respect du rang protocolaire.
M le préfet du Doubs Rémi Bastille arriva à 17h pile. Avant de gravir les marches, M. le préfet se positionna au côté de Mme Catherine Meunier, la Maire de Pierrefontaine-lès-Blamont, la commune qui nous accueille, du sénateur du Doubs Jean-François Longeot, d’Arnaud Marthey, conseiller régional et maire de Baume-les-Dames, représentant M. Jérôme Durain, président excusé, de Mme Christine Bouquin présidente du conseil départemental, de la colonelle Elodie Montet, commandante du groupement de gendarmerie départementale du Doubs, et du lieutenant-colonel Jean-Marie Bézard, délégué militaire départemental adjoint du Doubs. On notera aussi dans l’assistance la présence de M. le sous-préfet de Montbéliard Renaud Noury, de Jean-Yves Monnin Directeur du Service départemental du Doubs de l’Office national des combattants et des victimes de guerre. Accueilli par Jean-Pierre Marandin et Jean-Claude Dupré, M. le préfet et le rang protocolaire en place furent invités à monter les marches et à se positionner face au monument. La cérémonie pouvait commencer avec l’accueil de l’autorité Militaire avec les honneurs rendus au Lieutenant Colonel Bézard, face au piquet d’honneur. Venait ensuite l’instant de monter les couleurs, alors que Jacky Bourlier hissait le drapeau au mat, au rythme de la sonnerie adéquat, et qu’ensuite une Marseillaise parfaitement interprétée par la vigilante d’Audincourt retentissait sur le lieu de mémoire.





Pour Jean-Marie Ali venait le moment d’accueillir les autorités et de lancer le cérémonial en introduisant l’écoute du discours du 22 juin 1940 du général de Gaulle, l’acte fondateur de la résistance française. Puis Jean-Marie reprit la parole pour lire un texte rédigé par Jean-Pierre Marandin, relatant l’historique du maquis du Lomont. C’était le moment d’introduire le volet témoignage de la cérémonie, avec la prise de parole de Mme Christine Bisoffi et de ses enfants Céline et Théo, au sujet de la vie du maquisard Bernard Laval, son papa.
« Pour mon père, le Lomont fut le combat qui façonna la personne qu'il est devenu au fil des années. Cette bataille aura marqué non seulement son engagement patriotique et ses 20 ans, mais aussi toute sa vie. Une bataille, une vraie, dans toute son horreur, avec le sang, la douleur, les compagnons blessés et la mort à ses côtés. Alors comme tant d'autres, il n'en a que peu parlé, et tardivement. Les 13 mois qu’il a passés, réquisitionné, en camp de travail à Kiel sur la Baltique ainsi que son engagement au Lomont, ces années douloureuses ont évidemment forgé son caractère. La chance lui a souri une première fois quand, atteint de diphtérie en Allemagne, il a été rapatrié en France par la Croix-Rouge suédoise et une seconde fois au maquis quand il a été grièvement blessé au dos par une balle explosive, non loin d'ici, le 22 août 1944, et évacué en Suisse pour y être opéré. Il a toujours été pleinement conscient de la chance, de s'en être sorti, comme il disait. C'est pour cette raison et parce qu'il avait en lui une modestie naturelle, qu'il n'a jamais voulu entendre parler de mérite, de médaille.
Quand il a connu Mr Marandin, il a rejoint l'association Mémoire et Souvenir. Il a témoigné à de nombreuses reprises dans les collèges et lycées, il a accompagné les jeunes sur les traces des maquisards, il leur a expliqué la guerre comme il l'avait faite. Il s'est à nouveau, d'une manière heureusement différente, engagé. C'est lui qui a apporté à notre famille le refus de l'oubli, le devoir de commémoration et la nécessité de témoigner. Nous lui en sommes profondément reconnaissants. C'est pour toutes ces valeurs transmises avec humanité que nous sommes heureux, fiers et honorés de lui rendre hommage aujourd'hui. Je passe la parole à mes enfants, Céline et Théo, petits-enfants de Bernard Laval. »
Céline : « A la petite fille que j'étais, mon grand-père n'a jamais parlé de cette période, préférant le jeu, les rires, juste parfois le commentaire suivant : « Un « malheur la guerre, nichts… pomme de terre », car il restait très marqué par les privations de cette époque et les longues distances à vélo pour quelques patates. A la jeune femme qui entama des études d'histoire et qui le questionna, il apporta des réponses très évasives, juste : « Ce n'était pas une belle période ». Il ne tirait aucune fierté de ses actes. La guerre, quel que soit votre camp, la légitimité de votre combat, cela reste au quotidien les privations, la peur, la douleur et bien trop souvent la mort. Il est essentiel de se souvenir que grâce aux sacrifices d'une multitude d'hommes et de femmes, nous vivons aujourd'hui en paix, et cette paix doit être préservée afin que plus jamais nous n'ayons à renouveler les sacrifices faits par toute une génération, celle de mon grand-père. »
Lieutenant Théo Bisoffi : « Mon grand-père nous a fait l'honneur, à mon frère et à moi, de nous amener à plusieurs reprises là où il s'était battu, là où il a vu ses camarades perdre la vie de manière atroce, là où il fut lui-même grièvement blessé. Il nous contait la journée interminable où le bruit des balles rythmait les assauts de la Tour Carrée. Des histoires terrifiantes et sanglantes où les hommes ne sont plus des hommes. Ces sorties au Lomont ont profondément marqué notre âme d'enfant. Il se refusait d'oublier afin d'honorer la mémoire de tous ses frères d'armes. Il voulait que l'on comprenne l'importance de maintenir cette flamme du souvenir. Pour tous ceux qui ont donné leur vie, pour tout le sang versé, pour cette loyauté et ce sens du sacrifice, pour cet amour de la France, souvenons-nous ! »



Au terme des prises de parole, vint l’instant de rendre hommage aux Morts pour la France. Après un solennel « Garde à vous » ; « Présentez armes », Jean-Marie débuta le cérémonial du dépôt des gerbes. La préparation et la mise à disposition des gerbes étant confiée à Bernard Piernavieja, grand patriote de toutes les commémorations, orphelin de guerre, son père ayant été tué au maquis d’Ecot.
La première gerbe déposée a été celle de notre association par le président Jean-Claude Dupré, puis la gerbe de l’association « L'Appel » par son Président Gérard Hantz, suivie de la gerbe de la « Légion d'Honneur » déposée par MM. Jean Claerr et Paul Coizet. Puis vint le tour des municipalités, tout d’abord avec la gerbe de la ville de Mandeure par M. le Maire Jean-Pierre Hocquet, et de la commune de Pierrefontaine-lès-Blamont par Mme la maire Catherine Meunier. Suivront la gerbe du Conseil Départemental du Doubs par Mme Christine Bouquin, Présidente, et de celle du Conseil régional de Bourgogne - Franche-Comté par M. Arnaud Marthey, Conseiller régional. Enfin la gerbe de Mme la député Géraldine Grangier, absente mais représentée, et enfin la gerbe de M. le préfet du Doubs Rémi Bastille.

L’instant de recueillement passé, Jean-Marie Ali reprit la parole pour annoncer la lecture des 76 noms des maquisards Morts pour la France, par Mme Anne-Marie Gamba. Après la sonnerie « Aux Morts », Jean-Marie Ali demandera une minute de silence, qui sera interrompu avec « La Marseillaise » jouée par la fanfare de la Vigilante d’Audincourt, suivi du célèbre « Chant des Partisans » l’hymne de la résistance française.


La cérémonie s’est achevée par les honneurs rendus à l’autorité militaire qui préside, puis les remerciements à l’assemblée présente, aux autorités, aux maires, aux élus, aux militaires de la Gendarmerie et du 1er Régiment d’artillerie, à l’importante délégation d’Officiers, de sous officiers et d’engagés, aux musiciens de la Vigilante, aux présidents d’associations et à leurs membres, aux familles des maquisards et tous les participants à cette cérémonie, sans oublier le poste de secours des sauveteurs en mer, avec une gratitude particulière pour les nombreux porte-drapeaux.


Enfin, les autorités et toute autre personne qui le désirait, ont été invités à remercier les porte-drapeaux, alors que la Vigilante interprétait une œuvre de Marius Millot « Michel Strogoff », suivi de « Amazing Grace ». Ce cérémonial terminé, les porte-drapeaux se regroupèrent devant le monument pour le saluer.
Pour terminer Jean-Marie Ali invita les participants à se disperser dans le calme, avant de rappeler que tout le monde était convié à partager le verre de l’Amitié offert par la commune de Pierrefontaine les Blamont.
Nous pouvons être satisfait du déroulement de cette belle cérémonie. Les premiers retours sont positifs.



Remerciements



Date de dernière mise à jour : 24/09/2025