Le maquis du Lomont, un historique succinct

En 1947, le général Antoine Bethouart a pu écrire : « Le Lomont, c'était la clef du Pays de Montbéliard, la porte de la Trouée de Belfort et de l'Alsace, la route du Rhin ».

 

Fin juillet 1944, l’installation d’un puissant maquis sur le plateau de Montécheroux est décidée à Londres par le Haut-commandement FFI et l’état-major interallié des Forces spéciales.

Le 2 août, une réunion se tient à Beaulieu pour fixer les grandes lignes de l’opération ; sont présents le délégué militaire régional pour la Bourgogne Franche-Comté Pierre Hanneton, le commandant FFI de la sous-région Franche-Comté Jean Maurin et l’agent américain du réseau SOE César-Stockbroker Ernest-Fred Floege

Le 15 août : débarquement allié en Provence (opération Dragoon) ; arrivée d’éléments précurseurs au Lomont dans la nuit du 15 au 16 août 

Le 17 août : installation des compagnies d’Audincourt et de Vandoncourt-Seloncourt sur les flancs du mont Echeroux. 

Les 18-19 août : montée compliquée de deux compagnies depuis le secteur de résistance M (Montbéliard) ; le camp installé au nord de Liebvillers est abandonné. Bilan de la journée du 19 : 2 tués, 20 prisonniers dont 10 ne rentreront pas de déportation.

Le 20 août : à Montécheroux, environ 700 personnes assistent à l’enterrement du premier tué du maquis.

Les 20-21 août : arrivée de convois transportant près de 800 hommes et plusieurs dizaines de tonnes d’armement. Le 21, le capitaine américain Floege, alias commandant Paul, prend le commandement du maquis.

Le 22 août : le maquis est attaqué par environ 400 militaires allemands. Victoire tactique des maquisards qui perdent 7 tués, deux blessés qui ne survivront pas à leurs blessures, 5 prisonniers.

A partir du 23 août, de nombreux patriotes rejoignent le maquis. Dès la journée du 23, sont mis sur pied quatre bataillons à deux compagnies chacun.

Du 23 au 27 août : élargissement du périmètre maquisard qui englobe le fort du Lomont et les villages de Montécheroux, Chamesol, Liebvillers et Villars-lès-Blamont. Il devient possible de transporter les blessés les plus graves en Suisse.

Nuit du 24 au 25 août : parachutage à 3 avions à l’ouest du fort du Lomont, sur le terrain de Naverance.

Le 25 août : cérémonie de la levée des couleurs à Montécheroux par le caporal Pierre Sellier, le clairon qui avait sonné le cessez-le-feu le 7 novembre 1918 sur le front franco-allemand.

Après-midi du 25 août : à Chamesol, installation d’une équipe médico-chirurgicale arrivée de Paris

La 26 août : Paul refuse de céder le commandement au colonel Isidore Belot désigné par la hiérarchie FFI.

Le 29 août : tentative pour prendre le contrôle à Pont-de-Roide de la rive droite du Doubs et du pont ; elle est menée par les maquisards et des parachutistes français de la 2e compagnie du 3e bataillon SAS. Bilan : 4 tués, dont 3 parachutistes.

Nuit du 31 août au 1er septembre : parachutage massif de nuit à 18 avions, seulement 8 quadrimoteurs Stirling trouvent le terrain situé à l’est de Chamesol, au lieu-dit La Fin-Dessous.

Le 2 septembre : opération visant à prendre le contrôle du plateau de Maîche. Dans les jours qui suivent, ce sont plus de 700 hommes armés qui sont projetés hors du périmètre maquis.

La 5 septembre : vaines tentatives pour tenir les ponts de Clerval et de l'Isle-sur-Doubs. Bilan : 8 tués, deux blessés qui décèdent.

A la date du 6 septembre, le maquis est fort de cinq bataillons, plus une compagnie franche qui regroupe cinq des six corps francs. Il a reçu au cours de cinq nuits de parachutages 87 parachutistes et agents, 53 tonnes de matériel.

Le 6 septembre : le maquis est attaqué par les éléments précurseurs de la 11e Panzerdivision. Bilan : 4 tués, 3 blessés qui décèdent. Arrivée de l’armée B du général de Lattre de Tassigny et stabilisation du front sur les positions jusque-là occupées par le maquis.

17 au 20 septembre : les maquisards quittent les lignes ; pour ceux du 5e bataillon, ce sera le 3 octobre.

Les pertes totales du maquis s’élèvent à 76 tués et 110 blessés.

Jean-Pierre Marandin.

Bibliographie :  Le Dernier des grands maquis de France, J.-P. Marandin, éditions du Sékoya, 2015, réédition 2018.

Date de dernière mise à jour : 30/09/2020