Il était 21h30, le jeudi 23 mai 2024 à l'hôpital de Trévenans, lorsque le lieutenant-colonel (er) Guy Baguerey, le Président de Mémoire et Souvenir de la Résistance du Pays de Montbéliard et du Lomont, nous quittait à l'âge de 92 ans, au terme d’une longue vie consacrée au service de la Patrie, marquée par une carrière militaire exemplaire, et un engagement indéfectible dans le devoir de mémoire, ardent défenseur des valeurs républicaines et patriotiques.

Ses obsèques se sont déroulées le mercredi 29 mai après-midi, lors d’une mémorable cérémonie religieuse organisée dans la grande salle des fêtes de la ville d’Exincourt, aménagée pour l'occasion en lieu de culte. Pour voir la vidéo de la cérémonie, cliquez ICI.

Le lendemain matin à 11h, à une centaine de kilomètres de là, en Haute-Saône, nous nous retrouvions à pour assister à son inhumation dans le cimetière du petit village cher à son cœur : Augicourt. Pour voir la vidéo, cliquez ICI.

Guy Baguerey est né à Belfort en 1932, premier enfant d’Henri Baguerey, sergent au 35^e RI. En 1936, la famille s’installe à Altkirch, dans le Haut-Rhin, suite à une mutation du papa au 171e Régiment d’Infanterie de Forteresse. Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l’enfant est confié à ses grands-parents, agriculteurs dans un petit village de Haute-Saône, Augicourt, en principe pour la durée des vacances. En fait, Guy va y demeurer durant tout le conflit. Il est employé aux travaux agricoles, menant une vie rude, de labeur, levé à 4 h 30 et couché à 20 h. Séparé de sa sœur et de sa maman, réfugiées chez les grands-parents maternels à Luxeuil-les-Bains, il sera marqué par cette expérience : elle aura un impact décisif sur sa force de caractère. Augicourt restera toujours son village de prédilection. Durant   toute la guerre, les grands-parents affichent clairement leurs valeurs patriotiques, affirmant qu’ils n’aiment pas les Allemands, refusant d’en héberger. La paix revenue, la famille finit par se retrouver dans le Territoire de Belfort. Dans le domaine scolaire, Guy obtient son certificat d’études primaires, puis connaît l’internat à Gray, enfin le lycée à Belfort.

Baigné dans un environnement militaire depuis son plus jeune âge, Guy s’engage en 1951 dans l’armée française, à l’École d’application de l’artillerie d’Idar-Oberstein en République fédérale d’Allemagne. Il a 19 ans et sera bien vite promu au grade de maréchal des logis.

Après avoir épousé Micheline en 1953, c’est le départ, l’année suivante, pour Saïgon, où il participera au retrait des troupes françaises à la fin de la guerre d’Indochine. De retour en France avec une mutation pour Mourmelon, il part ensuite pour la Tunisie, où il poursuivra sa carrière en entrant dans le corps des sous-officiers d’active. Après un passage par Épernay en 1957, l’adjudant Baguerey est envoyé en Algérie en 1961. Sous-lieutenant en 1963, il arrive en 1964 au 74e Régiment d’Artillerie de Belfort, jusqu’en 1970 où il rejoindra Landau en Allemagne où il sera promu capitaine. Il accèdera au grade de commandant en 1976, après avoir été affecté au 1er RA de Montbéliard. De 1982 à 1985, il sert au 74e RA de Bourogne avec le grade de lieutenant-colonel.

Durant cette longue carrière militaire de plus de 34 ans, le couple Baguerey donnera naissance à quatre garçons et une fille. En 1979, Guy Baguerey aura la douleur de perdre son épouse Micheline des suites d’une maladie, avant de se remarier en 1981 à Rolande, s’installant dorénavant à Exincourt. Rolande décèdera en 2019.

Le lieutenant-colonel Baguerey était chevalier de la Légion d’Honneur et de l’Ordre National de Mérite. Il était le président des Anciens Combattants Républicains pour Exincourt et à l’échelle du département du Doubs.

Il a été l’un des fondateurs en 1996 de l’association Mémoire et Souvenir de la Résistance du Pays de Montbéliard et du Lomont (cliquez ICI) et a exercé la présidence de sa création à son décès intervenu le 23 mai 2024 à l’âge de 91 ans.

Soulignons ici avec respect l’engagement quotidien de Guy Baguerey dans le devoir de mémoire.

Sa constance, sa pugnacité, sa recherche de l’information, enfin son statut d’officier supérieur, ont joué favorablement au service de nombre de ses camarades anciens combattants et de leurs familles, autant de qualités mises au service de la résolution des difficultés de tous ordres rencontrés au cours des 28 années qu’a duré sa présidence à la tête de MSRPML. Une silhouette connue de tous et une activité de tous les instants l’ont inscrit de façon pérenne dans le panthéon mémoriel du monde patriotique comtois.

Jean-Claude Dupré, Jean-Pierre Marandin.