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Inauguration de la rue de Marcel et Juliette Elion le 23 octobre 2021

Le samedi 23 octobre 2021, au nom de "Mémoire et Souvenir de la Résistance du Pays de Montbéliard et du Lomont", nous étions conviés par le Mr le Maire d'HERICOURT, Mr Fernand BURKHALTER, à un très bel hommage posthume rendu à un couple de résistants : Marcel et Juliette ELION, distingués par la municipalité pour leur courage et leur engagement républicain, en rebaptisant de leur patronyme le nom d'une rue de la ville.

Il y avait foule ce matin-là très ensoleillé, sur la chaussée de l'ancienne rue "du Groupe-Scolaire" pour honorer la mémoire de Marcel et Juliette.

Outre les membres de la famille et des proches, on notera la présence de 5 porte-drapeaux, de 7 représentants du corps des sapeurs-pompiers et de diverses personnalités civiles et militaires.

Trois intervenants prendront la parole lors de cette cérémonie : Mr le Maire, Mr Pierre-Olivier KLEITZ l'arrière-petit-fils du couple ELION, militaire de carrière dans le service de santé comme infirmier, récemment de retour du Mali et le Lieutenant-Colonel (er) Guy BAGUEREY Président de notre association.

Après avoir dévoilé la nouvelle plaque de rue : « Rue Marcel et Juliette ELION - Héricourtois, résistants et déportée - Maquis du Lomont », sous les applaudissements, Mr le Maire prend la parole :

Intervention de Mr Fernand Burkhalter, Maire d’Héricourt et Président de la Communauté de Commune du Pays d'Héricourt

... En dévoilant à l’instant cette plaque de rue où sont inscrits les noms de MARCEL et JULIETTE ELION, je mesure l’honneur qui me revient ce jour en qualité de Maire d’HERICOURT. Honneur de rendre hommage à deux figures héricourtoises connues et reconnues, qui ont marqué l’histoire contemporaine de notre ville. Honneur de rendre hommage à deux personnes valeureuses qui ont fait le choix de risquer leur vie pour la FRANCE, au nom de la Liberté, au nom de notre liberté. Cet hommage je l’ai voulu. J’ai souhaité raviver dans nos mémoires le souvenir de deux personnalités d’Héricourt qui ont eu le courage de se battre pour la France et s’engager pour notre République et ses valeurs : la Liberté, l’Egalité et la Fraternité. J’ai souhaité honorer deux personnes courageuses qui n’ont pas hésité à prendre tous les risques pour défendre nos idéaux républicains quand la majorité résignée et abattue subissait le joug de l’envahisseur nazi. J’ai souhaité avec cet hommage, donner un exemple à la jeunesse de notre ville. L’exemple de l’engagement et du sacrifice lorsque nos valeurs les plus sacrées sont bafouées par des idéologies destructrices et inhumaines. Oui, MARCEL et JULIETTE ELION furent des défenseurs de la FRANCE, de la République et de la Liberté. Patriote, MARCEL ELION a déployé toute son énergie pour défendre l’honneur et la liberté de son cher pays. Résistant de la première heure, il aura mis tout son engagement au péril de sa vie. Titulaire de la croix du combattant 1939, mobilisé dans l’aviation à ESSEY‐LES‐NANCY, lorsque débute la seconde Guerre Mondiale, MARCEL ELION ne laisse pas les allemands le faire prisonnier. Il rejoint son domicile à HERICOURT et décide de poursuivre le combat dans la clandestinité et crée dans sa ville un groupe de résistance qu’il nomme « Libération ». MARCEL ELION structure et organise son groupe et entreprend sur le terrain des actions de sabotage : destruction des moyens de communication, opérations de renseignement et sabotages de toutes natures, récupération de matériel parachuté…

Au mois d’août 1943, MARCEL ELION qui porte le pseudonyme « HELICE » rejoint avec ses hommes le groupe « DOUBS LIZAINE ». Ce groupe qui sera rattaché au maquis du LOMONT au mois de juin 1944 est dirigé par le lieutenant chef civil CHARLES JEAND’HEUR dit le « VIEUX TRAPPEUR ». Reconnu pour ses qualités de meneur d’hommes et d’organisateur, MARCEL ELION est chargé de la gestion administrative du groupe DOUBS LIZAINE. MARCEL ELION est ainsi intimement mêlé au recrutement et à l’organisation du groupe de résistance DOUBS‐LIZAINE.

En mai 1944, le groupe DOUBS‐LIZAINE participe comme tous les Maquis du secteur à des opérations qui visent à préparer et soutenir l’arrivée des troupes alliées. Il s’agit de répondre aux mots d’ordre lancés par la radio anglaise : « retarder l’arrivée des renforts allemands sur le front de Normandie ». MARCEL ELION emploie toute son énergie et son courage pour exécuter ces ordres. Il coordonne les actions à mener avec les équipes qui se trouvent dans les départements voisins. Il participe à des opérations de parachutage, à des opérations de sabotage avec la destruction de câbles téléphoniques souterrains, de pont métallique et de voie ferrée. Toutes ces actions de résistance, conjuguées les unes aux autres, contraignent l’ennemi et participent au succès du débarquement du 6 juin 1944 et à la progression des alliés sur le territoire national. Après le débarquement, les opérations de sabotage se poursuivent, l’ennemi toujours plus violent se montre encore plus répressif.

Le 15 juin 1944, MARCEL ELION échappe à une arrestation et doit se réfugier dans le maquis forestier des Vignes. En représailles, son épouse Juliette, est arrêtée puis déportée. CLAUDE ELION, leur fils qui est âgé de 6 ans apprend la nouvelle de la bouche de son cousin Bernard VUILLIER qui lui dit « Claude on a emmené ta maman ». JULIETTE ELION est prisonnière. Internée dans un premier temps à la Citadelle de BESANÇON elle est déportée à FREIBURG. Elle demeure captive de longs mois. JULIETTE ELION est libérée par les troupes françaises du Maréchal DE LATTRE DE TASSIGNY et c’est un soldat héricourtois, Monsieur SONVICO, qui lui rend sa liberté.

A la Libération, JULIETTE ELION a reçu un hommage de la Résistance Française en ses termes : « Son mari étant un des chefs de la Résistance locale a reçu très fréquemment les chefs de la résistance se réunissant clandestinement chez elle. Arrêtée par la gestapo a été déportée en ALLEMAGNE jusqu’à la Libération. »

Avec la progression des troupes alliées s’ouvre une période de guérilla active, intense et violente pendant laquelle un front apparaît entre les armées allemandes et alliées qui contraignent le groupe DOUBS‐LIZAINE à se déplacer fréquemment.

Le 27 juin 1944, MARCEL ELION quitte le maquis des Vignes et rejoint le maquis de la Thur. Le 9 juillet 1944, il cantonne avec son groupe en forêt de CHAMPEY et d’AIBRE. Le 20 août 1944, il rejoint avec ses hommes les forces du maquis du LOMONT et participe à sa défense.

Le 22 août 1944, les Allemands encerclent le plateau d’altitude avec la volonté de disperser la concentration de quelque 800 maquisards. Les allemands sont repoussés au prix de sept morts et 13 blessés. Ce Succès provoque la montée en masse de 2 500 maquisards supplémentaires. Le 6 septembre 1944, le maquis du LOMONT livre un observatoire stratégique à l’armée du général de Lattre de Tassigny. En novembre 1944, le site du LOMONT sert de base de départ, à l’Offensive du DOUBS pour la libération de MONTBELIARD HERICOURT BELFORT. Le 18 novembre 1944 les hommes du réseau DOUBS LIZAINE sont démobilisés.

HERICOURT est fière d’honorer MARCEL ELION (1907 ‐ 1983) et JULIETTE ELION (1909 – 1992) un couple exemplaire, héros de la Nation. MARCEL ET JULIETTE ELION ne sont plus de ce monde, mais leur esprit de résistance, de vaillance et de courage doivent continuer de vivre. MARCEL titulaire de la croix du combattant 1939 et croix du combattant volontaire résistance, et JULIETTE, Chevalier de la Légion d’Honneur (mai 1971) Officier de la Légion d’Honneur (novembre 1978) et titulaire de la médaille de la déportation sont à jamais dans nos cœurs.

La parole est ensuite passée à Mr Pierre-Olivier Kleitz.

Intervention de Mr Pierre-Olivier Kleitz, arrière-petit-fils de Marcel et Juliette Elion

Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs les Elus, Messieurs les Officiers, sous-officiers, soldats et sapeurs, Chère famille, chers amis, Mesdames, Messieurs,

Quelle fierté d’être ici devant vous ce jour, pour honorer mes arrière-grands-parents maternels. Je me fais ici le porte-parole de ma famille, pour vous remercier de votre venue à nos côtés pour ce moment de recueillement, de mémoire, de reconnaissance et de souvenirs, si difficile en cette période. Ceci me, nous, touche profondément. Cette plaque qui vient d’être dévoilée est un témoignage profond de la reconnaissance de la ville, mais aussi de la République envers mes arrières grands parents Juliette et Marcel, qui se sont battus, ont résisté, même en détention, face à l’ennemi. Cela par conviction, amour de la patrie et afin de protéger au mieux notre Pays des envahisseurs. Ce sens du devoir et de service à la nation coule aujourd’hui dans mes veines et je suis fier de pouvoir continuer à perpétuer cette dynamique familiale profondément patriote. Je voudrai partager avec vous une petite histoire. Alors que j’ai eu la chance d’être invité par le président de la république à le rencontrer, cela dans les suites de mon déploiement en opération au Sahel, il y a tout juste un an, j’ai eu la possibilité de convier mes grands-parents, Paulette et Claude à cette réception. Plusieurs photos ont été prises lors de ce moment, mais une me reste en tête. Cette photo ou je suis en train d’échanger avec le chef de l’état, mes grands-parents sont là, juste en arrière-plan. Ils me regardent, me fixent avec une telle fierté.

Je voudrais ici, devant vous, inverser l’émotion que véhicule cette photo. Dire haut et fort que c’est moi qui suis extrêmement fier de faire partie de cette famille, de cette lignée qui m’a inculqué des valeurs, du courage, un sens précis du devoir et une profonde abnégation à servir notre Pays. Merci à mes deux parents, mes grands-parents, ma tante et mes arrières grands parents de me laisser cet héritage, qui aujourd’hui grâce à certains d’entre vous, est gravé dans la pierre au sein de notre commune.

Monsieur le Maire, quelle émotion pour moi de vous écouter rappeler les faits de guerre de mon arrière-grand-père et la détention de mon arrière-grand-mère. Je n’ai pu en vous écoutant, que penser à mon grand-père Claude, ici présent, apprenant à l’âge de 6 ans que sa maman venait d’être emmené par l’ennemi, se retrouvant ainsi seul dans le café tenu par la famille.

Je m’incline une nouvelle fois devant cet héritage, profondément émouvant mais au combien fort et avec un dénouement heureusement victorieux pour ma famille. En ce jour qui met à l’honneur Juliette et Marcel, je pense également à l’ensemble des résistants, aux blessés, aux morts ainsi qu’à leur famille. Leur dévouement les honore et leur sacrifice nous oblige. Mes pensées se portent également pour les membres du groupe « Doubs Lizaine » et du maquis du Lomont dont les représentants de l’association de mémoire sont ici présents et que je remercie. Enfin, je voudrai remercier profondément la municipalité pour avoir entrepris les démarches et avoir fait que ce projet de reconnaissance se concrétise.

Cette honneur, ma famille et moi-même en sommes très touchés. Pour clôturer, permettez-moi d’adresser un message plus personnel à mes arrières grands parents. Je les remercie de la protection et du courage qu’ils nous donnent chaque jour depuis le ciel. Les remercier de cette bonne étoile qui veille sur ma famille et moi-même et sans qui je ne serai peut-être pas ici devant vous ce jour.

Je vous remercie.

La dernière intervention revient au Lieutenant-Colonel (er) Baguerey.

Intervention du Lieutenant-Colonel (er) Guy Baguerey

Merci Monsieur le Maire pour cette invitation à laquelle je me rends avec plaisir. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Président Départemental des « Combattants Républicains du Doubs » depuis seulement 35 ans et Président fondateur de « Mémoire et Souvenir de la Résistance du Pays de Montbéliard et du Lomont » depuis 25 ans, Lieutenant-Colonel en retraite, je ne suis ni résistant, ni maquisard, mais j'en ai la flamme ! Vous avez Monsieur le Maire très bien retracé la carrière du couple de résistants que nous honorons aujourd'hui dans « DL » DOUBS LIZAINE. Il y avait aussi « DD » DOUBS DESSOUBRE, « DFR » DOUBS FRONTIERES, PM, etc... Ce sont les désignations géographiques des secteurs de la Résistance Intérieure Française. DOUBS LIZAINE, ce sont 17 villages de HAUTE-SAONE et 13 du DOUBS, 6 compagnies de 100 à 200 hommes, dont la période reconnue de combat va du 1 septembre 1943 au 20 novembre 1944. On peut diviser cette période en quatre : avant le 15 août 1944, le 19 août 1944, le 28 août 1944 et du 28 août au 20 novembre 1944.

A travers le couple ELION, vous avez très bien retracé la première période, je me permets d'y ajouter l'affaire du PONT DE LA FORGE, où les gestapistes français tendent un piège à CHARLES JEAND'HEURE et qui, finalement, sont éliminés par le « VIEUX TRAPPEUR » le 7 août 1944 : 4 traîtres éliminés.

La deuxième période, c'est celle de la première montée au Maquis de 2 compagnies de 100 hommes au LOMONT. Le 19 août au soir, 200 résistants se rassemblent dans les bois de LAIRE et partent sur 19 camions chargés d'armes et de vivres, direction le maquis par COLOMBIER-FONTAINE obligeant les Allemands de garde à abaisser le pont levis sur le canal. MARCEL ELION, né le 27 février 1907 à BUSSUREL, marié, un enfant, sergent-chef, est à bord d'un de ces camions et arrive au maquis le 20 août 1944 au petit matin. Avec le matricule 4609, il fera partie de la 10ème compagnie commandées par le lieutenant CHARLES DEMOUGEOT.

La troisième période, dix jours plus tard, c'est la 2ème montée au LOMONT de DOUBS LIZAINE, là aussi, deux cents hommes environ, mais avec une autre tactique, rassemblements dans les usines de l'époque, avec un seul camion et de jour, six ou sept aller et retour en passant devant la gare de MONTBELIARD. Le chauffeur est PIERRE ECOFFET, né le 19 mai 1906 à BELFORT, mais résident à HERICOURT. La 11ème compagnie commandée par le capitaine MATHIEU est formée.

La quatrième période du 29 août à la libération de novembre 1944, c'est le maquis du bas, la résistance arrière dans le secteur de DOUBS LIZAINE sous les ordres du capitaine RINGUENBACH, avec les sabotages, les attaques de convois, etc...

Au maquis, nos 10ème et 11ème compagnies participent et résistent à l'attaque allemande du 22 août 1944 sur les pentes de PIERREFONTAINE où le « balafré », le tortionnaire de l'HOTEL BRISTOL est tué au cours de la contre-attaque de DOUBS LIZAINE.

Le 5 septembre 1944, les maquisards envoyés à l'ISLE SUR LE DOUBS pour protéger le pont, sont encerclés vers le cimetière par un régiment allemand. La 10ème compagnie du Lieutenant DEMOUGEOT font une descente "éclair" et dégage nos maquisards.

Enfin le 1er septembre 1944 sur ordre de la 1er Armée Française, les 10ème et 11ème compagnies, nos DOUBS LIZAINE participent à une reconnaissance offensive du village d'ECURCEY, où les civils ont été évacués. Les Allemands résistent avec force d'obus. La 10ème compagnie est visée. Le soir à l'appel, il manque le Lieutenant ANDRE METTETAL, PAUL REBILLARD et RENE TOUPENSE, tous trois de CHENEBIER. On ne pourra les rechercher et les retrouver que le 29 novembre 1944.

Et CHARLES JEAND'HEUR dans tout cela. Il est monté au LOMONT avec ECOFFET et a été affecté à la compagnie de réserve, la 12ème en raison de son âge. Né en 1888, en 1944 il avait 56 ans, un bel âge à l'époque.

Je vous remercie de votre attention et je répondrai à vos questions après . Merci.

Comme le veut l'usage, à la fin de la cérémonie, la famille, les autorités et les personnalités présentes ont salué les porte-drapeaux pour les remercier pour leur dévouement.

Cette formalité accomplie, à l'invitation de Mr le Maire, les participants ont été conviés à un verre de l'amitié servi dans une salle de la mairie, afin de poursuivre encore quelques instants ce moment convivial et fraternel.  

Reconnaissance

Vraiment une grande satisfaction d'avoir pu assister à cette cérémonie empreinte d'émotion et de recueillement. Une grande satisfaction d'avoir pu partager avec tant de monde, ce très bel hommage intergénérationnel fait à ces deux résistants unis par les liens du mariage, et unis également par une volonté farouche de s'opposer à l'occupant, de ne pas accepter la servitude Nazie et de la France collaborationniste. Un grand respect devant l'engagement de ces deux patriotes, qui ont participé à de périlleuses actions clandestines, incertaines et dangereuses, toujours à leur risque et péril, avec une seule préoccupation, œuvrer pour "La Liberté".

Beaucoup émotion en écoutant les trois interventions qui exposaient l'historiographie, le parcours, les motivations et les combats de ces résistants, avec une intensité croissante lors de la prise de parole de Pierre-Olivier, l'arrière-petit-fils de Marcel et Juliette Elion. Engagé dans le service de santé des armées, ce militaire, de retour du Mali, nous a fait partager sa reconnaissance et son amour pour sa famille, sa gratitude pour les belles valeurs patriotiques inculquées et inspirées par l'engagement de ses aïeux. Vraiment impressionnante et magnifique, cette belle filiation de la transmission intacte du Sentiment Patriotique, de l'Amour de la Patrie, de la République, de la Démocratie, de la Liberté, des valeurs fondamentales qui, de nos jour, doivent être mises en avant, notamment en présence de tant de discours haineux qui offensent le sacrifice des innombrables "Morts pour la France", lors des trop nombreux conflits qui ont jalonné notre histoire et qui ont endeuillés tant de familles française.

Bravo et merci Pierre-Olivier pour votre message.

Merci à la municipalité d'Héricourt pour cette invitation.

Que le souvenir reste dans nos têtes et dans nos cœurs. JCD

Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter. Citation de George Santayana inscrite à Auschwitz – Birkenau : Tirer des leçons de l’Histoire pour sensibiliser les jeunes au devoir de mémoire.

Date de dernière mise à jour : 28/10/2021