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Cérémonie de Liebvillers du 19 août 2022 à 11h00.

Accueil et mise en place dans l'espace du Monument aux Morts de Liebvillers et cérémonie des couleurs.

Les 8 Drapeaux et Porte-Drapeaux prennent place derrière le monument.

A gauche : Mme le Maire, le Président Départemental de la Fédération Nationale des Anciens Combattants Républicains du Doubs et Président de "Mémoire et Souvenir de la Résistance du Pays de Montbéliard et du Lomont", le Vice-Président de l'Ordre National du Mérite, des élus et la gendarmerie avec le Chef de Bataillon Commandant la Compagnie de Montbéliard et l'Adjudant-Chef commandant la Communauté de Brigade.

A droite : Les Présidents et les Anciens Combattants, le Président du Souvenir Français de Montbéliard, les trois musiciens de la VIGILANTE, dont le Président et Mmes et Mrs les Maires en écharpes.

 

Les couleurs sont montées avec précision par la Sergent Patois de l'Armée de l'Air en tenue de combat impeccable et calot d'armes.

Allocution de Madame Racine, Maire de Liebvillers

« Monsieur Guy Baguerey Lieutenant-colonel, Monsieur Nestor Romain Commandant de compagnie de la Gendarmerie de Montbéliard, Monsieur Nicod Adjudant-Chef de la Gendarmerie de Pont de roide, Messieurs les Président d’anciens combattants, Messieurs les portes drapeaux, Messieurs les Vice-Présidents de la communauté de commune de Maiche, Mesdames et Messieurs les Maires, Mesdames et Messieurs les Elus, Mr Thierry et Montagnon fils de Résistant. Cher Amis. Les excusés : Mr le Sous-Préfet, Mr Nicolas Pacquot Député, la Présidente du Département et Président de la Communauté de Communes de Maiche, Marcel Brulport Président des Anciens Combattants de SAINT Hippolyte.

Un grand merci pour votre présence aujourd’hui. Depuis le 19 aout 1994, date de la 1ere cérémonie du Souvenir à Liebvillers, ce rendez-vous est devenu incontournable. Cette année, le Lieutenant-Colonel Baguerey nous a fait l’honneur d’ajouter cette cérémonie aux nombreuses manifestations patriotiques liées à la mémoire et au souvenir de la Résistance du Pays de Montbéliard et du Lomont. Nous l’en remercions.

Dans le pays de Montbéliard, les faits, ô combien nombreux de résistance ne peuvent pas tous être relatés dans les livres d’histoire. C’est pourquoi, dans nos villages, nous nous devons de continuer à nous souvenir de ces femmes, de ces hommes, quelques fois très jeunes, venus de tous les horizons philosophiques et politiques, qui n’aspiraient qu’à une chose : libérer la France de l’occupant. Cette lutte sera longue, âpre et sanglante.

A partir du 6 juin 1944, les maquis s’organisent en France, dans notre secteur : le maquis d’Ecot et le maquis du Lomont. Le maquis d’Ecot est en parti décimé le 8 juillet 44. De nombreux actes de résistance ont alors lieur entre le 8 juillet et le 17 aout 44. Durant le mois d’aout 44, le Maquis du Lomont se met en place, il comptera jusqu’à 3200 hommes et femmes. Sa vocation étant de servir de tête de pont pour les combats de la libération. Entre le 15 et le 19 aout 44 : Des résistants et des FFI de toute la région montent au Lomont, sur le plateau de Montécheroux et dans les forêts de Liebvillers. La montée se fait individuellement ou par groupe, de jour comme de nuit. Parmi ces hommes, se retrouvent des rescapés du maquis d’Ecot qui s’installent dans les bois de Liebvillers, Tandis que des groupes de Bart et de Sochaux se regroupent dans la combe, à la sortie de Noirefontaine et montent au « Roulet » près de Montécheroux y établir leur camp. Ils ne disposent que d’une mitraillette et de deux grenades. Le 19 aout au matin : Une patrouille descend à Liebvillers en reconnaissance afin de s’assurer que ses habitants sont disposés à fournir eau et ravitaillement. Dans l’après-midi du 19 aout, deux groupes de volontaires se constituent : Le premier est chargé du ravitaillement en eau et en vivres, le second est chargé d’aller récupérer des armes parachutées par avion au fort du Lomont. Entre temps, alerté par les nombreux va et vient dans le secteur, les allemands sont arrivés à Liebvillers et ont pris deux otages (ANATOLE GIRARDOT , l’Adjoint au Maire et SAMUEL BEAUDROIT, l’Instituteur). La corvée d’eau composée de six hommes, tous originaires de Dung, débouchent, confiants et sans armes, en bas de la charrière au lieu-dit « le Vivier » à quelques mètres d’ici : MARCEL CLERGET, FRITZ EISELI, JULIEN FICHET, GEORGES GROSCLAUDE, ALPHONSE THIERRY, GASTON TOURNOS, se retrouvent prisonniers et ligotés en plein soleil au centre du village. Bravant les interdictions des allemands et n’écoutant que son cœur, HENRIETTE RACINE, jeune femme du village, leur apporte de l’eau. Guidé par un des prisonniers, les allemands montent au « roulet » et tombent sur la corvée d’armes. Une fusillade éclate : PIERRE TISSOT est le premier tué du Lomont. JACQUES CHARPIOT, PAUL MONTAGNON, JACQUES OUDON sont fait prisonniers. Témoin de cette attaque, ALEXIS ROSE, jeune homme du village est contraint d’enterrer Pierre Tissot. Les 9 prisonniers sont embarqués dans un camion en direction de Belfort pour y être interrogés. En chemin, à NADAM : 5 résistants échappés de la fusillade sont à leur tour arrêtés et à NOIREFONTAINE, un autre groupe de résistants est pris à partie : 2 sont tués et 2 autres prisonniers. Tous seront déportés au camp de concentration de Ravensbrück, 7 y mourront.

Ce récit, comme tant d’autres, constitue notre histoire. Il est de notre devoir de nous souvenir du courage de ces femmes et de ces hommes de l’ombre, qui, par leurs actes de bravoure, bien souvent au péril de leur vie, ont permis à la France d’être et de rester un pays libre. Comme l’a dit Vassili Grossman : « La liberté est invincible, elle peut être écrasée mais ne peut être anéantie… Cette conclusion est la lumière de notre temps, la lumière de l’avenir » . Essayons de continuer, dans ce monde chaotique, à faire briller cette lumière de liberté. »

Cérémonial des Morts

Dépôt de Gerbe par Mme le Maire et dépôt de fleurs par Mr THIERRY, fils d'Alphonse et par Mr MONTAGNON fils de Paul, leurs pères ont été arrêtés lors de la corvée d'eau, déportés et sont revenus de déportation..

Garde à vous !

Appel des 2 tués du 19 août : TISSOT Pierre et RIBOLZI Charles, Morts pour la France, et des 7 capturés, déportés morts en déportation : AMIOT Camille, EISELI Fritz, HUGUEL Jean, GROSCLAUDE Georges, OUDOT Jacques, TOURNOUX Gaston, YAGUES François.

Aux Morts ! Minute de silence. Marseillaise. Repos !

Allocution du Lieutenant-Colonel (er) Guy Baguerey

Après cette journée tragique du 19 août 1944, la 4ème compagnie du Lieutenant BAHISSON va contrôler pendant plusieurs semaines tout le secteur de MONTRAPON à NADAN et en particulier la route départementale de PONT-DE-ROIDE à SAINT HIPPOLYTE. Cette route est utilisée journellement par les Allemands. Le 29 août 1944, la 4ème compagnie est en embuscade aux lisières du hameau du POSET, où deux maquisards BOS et CHEVRET sont blessés par balles.

Le 1er septembre 1944 en fin de matinée, sur les hauteurs du hameau de NADAN, le maquis attaque deux camions légers allemands qui se rendent à MAICHE. Entre les deux véhicules, un véhicule noir s'est infiltré. Les Allemands descendent des camions et ripostent à l'attaque et se replient. La voiture noire reste sur place et vers midi, Michel GOUDEY (17 ans), sans arme et sans attribut, va contrôler que le chauffeur et le Directeur de l'Usine Electrique du REFRAIN sont morts.

Vers 17h, les deux camions reviennent, encadrant un détachement hétéroclite (vélos, chariots, chevaux), c'est le repli de la garnison allemande de MAICHE. Le combat reprend pendant une demi-heure. Un violent orage l'arrête et les Allemands repartent avec leurs blessés et peut-être leurs mors. Ils ne repasseront plus.

Après l'arrivée des libérateurs le 6 septembre 44, la 4ème compagnie est en appui du 3ème Régiment de Tirailleurs Algériens qui progresse vers l'Alsace.

Le 9 septembre 1944, la section du Sous-Lieutenant JUAN du 3ème RTA et la 4ème compagnie FFI sont encerclées par une contre-attaque Allemande, Michel GOODEY est blessé et évacué de justesse vers la ferme de ROMBOIS et le Lieutenant BAHISSON, blessé au coin du temple de GLAY, est transporté allongé sur un banc. Les encerclés sont autorisés à rejoindre le LOMONT libéré par la SUISSE avec leurs armes, sauf le canon de 57 m/m, qui est neutralisé.

Garde à Vous !

A la mémoire de la 4ème compagnie, le Chant des Partisans par les musiciens, que nous remercions, et ensuite, par le public nombreux.

Les autorités saluent enfin les Porte-Drapeaux.

Merci à toutes et à tous.

LCL BAguerey

Date de dernière mise à jour : 31/08/2022